vendredi 21 novembre 2008

And the winner will be...

Vendredi 21 novembre 2008, 15h28

Dans l'attente d'un second tour entre Royal et Aubry, il y en a qui vont nous parler d'un suspense insoutenable...
En ce qui me concerne, il n'y a pas de suspense. 43% contre 34% ? Ça veut dire qu'il va falloir que le report des voix pro-Hamon se fasse de façon quasi-parfaite en faveur d'Aubry, ce qui n'est pas gagné !
Quant à savoir qui l'a réellement emporté au Congrès socialiste de Reims, il suffirait de se demander combien Ségolène Royal avait-elle de concurrents avant ce congrès, et combien elle en a encore après... Le constat est plutôt édifiant, non ?! Au gnouf Delanoë, le champion des sondages (bidonnés !), et avec lui toute la clique des petits chefs féodaux, avec leurs porte-flingues : les jospiniens, strauss-kahniens, fabiusiens (il n'y a plus de rocardiens au numéro que vous avez demandé !). Et, là encore, j'estime que c'est une bonne chose que l'ensemble des éléphants, y compris les éléphanteaux comme Hamon, se soient coalisés autour de Martine Aubry : qu'ils échouent, là maintenant, ou dans un an, lors des européennes, et Ségolène Royal aura été débarrassée, d'un seul coup, d'une bonne tripotée d'intrigants !
Wait and see !

jeudi 20 novembre 2008

Les faits, encore les faits, toujours les faits !




Jeudi 20 novembre 2008, 15h02

Des mois que je n'avais pas touché à ce "carnet de notes" ! La raison ? Je déteste radoter. Parce qu'au fond, je ne suis pas mécontent de tout ce que j'ai pu écrire tantôt, à savoir que celui qui a fini par être élu président de la République française était un politicien particulièrement médiocre. Et ce n'est pas une histoire d'opposition droite-gauche : lors de la récente campagne américaine, malgré mon soutien indéfectible à Obama, je n'en ai pas moins éprouvé de la sympathie pour Mac Cain. C'est comme ça, c'est peut-être un affreux républicain (bien moins sinistre que le clan des Cheney-Bush tout de même), mais cet ancien prisonnier du ViêtCong a quelque chose d'humain. Le caudillon français n'est, lui, qu'un agité, dont les Français finiront bien un jour, malgré le battage médiatique et la flagornerie dont il bénéficie, qu'il n'était pas le plus qualifié pour le rôle !

Je me suis donc abstenu de trop écrire des choses, parce que, par prétention sans doute, j'estimais que je n'avais quasiment rien à ajouter à mon carnet de notes d'avant l'élection présidentielle : les Français ont eu une chance historique de montrer qu'ils étaient un grand peuple (à l'instar des Américains tout récemment) et cette chance, ils n'ont pas su la saisir ; tant pis pour eux.

Pourquoi dis-je "les Français" ?

Ce qui suit provient de quelqu'un qui n'est pas socialiste, pour la seule et bonne raison que je ne suis encarté à aucun parti. Et, par ailleurs, je ne pourrai pas voter puisque je ne suis pas Français. Je pense, donc, pouvoir prétendre à une certaine dose d'objectivité, qualité qui semble faire cruellement défaut à nombre de commentateurs de la vie politique française.

Dans l'énorme tohu-bohu entourant la vie du parti socialiste depuis quelque temps, je suis toujours estomaqué par le manque d'objectivité ambiant, quand ce n'est pas tout simplement de la mauvaise foi.

Rappelons, au passage, que ce parti que d'aucuns disent inaudible, qui ne s'opposerait pas assez (à Sarkozy), qui risque d'être débordé sur sa gauche par Besancenot..., n'a laissé échapper que deux régions métropolitaines (Alsace et Corse) aux dernières régionales...

Demandez donc à la soixantaine de députés UMP, qui ont perdu leur siège en 2007, si le parti socialiste ne s'oppose pas assez ! Demandez à Alain Juppé, battu aux législatives par une inconnue soutenue par Ségolène Royal ("Elle s'appelle Michèle Delaunay : Mi-chè-le De-lau-nay !"…, ce jour-là, le tête-à-tête entre S.R. et David Pujadas dans le JT de France 2 fut particulièrement croustillant !), demandez donc à Alain Juppé si le PS est un ectoplasme. Et demandez aux militants UMP de Thionville, dont le député vient de se suicider, après avoir assassiné sa compagne ("il n'aurait pas supporté sa défaite aux municipales !") si le parti socialiste ne s'oppose pas assez !

Quant à Ségolène Royal, cette pauvre Bécassine (appréciation venant généralement de gens dix fois moins instruits qu'elle !), à en croire certains, elle aurait essuyé, en 2007, une défaite historique (et moi qui croyait que c'est Jospin qui était entré dans l'histoire en 2002), qui la trendrait inapte à se présenter de nouveau. On marche sur la tête !

Quant aux soi-disant adversaires de Ségolène Royal au sein du parti socialiste, qui a-t-on vu aller soutenir un Strauss-Kahn et un Montebourg (ce pauvre Montebourg, qui a perdu la mémoire !) et autres en ballottage délicat lors des législatives de 2007 ? Qui a-t-on vu sillonner la France pour aller soutenir un Cohen à Toulouse, un Ries à Strasbourg... lors des dernières municipales ? Qui est arrivée en tête du second tour de la présidentielle à Paris 5ème, là où la médiocre Lyne Cohen-Solal s'est de noveau plantée ?

À ce propos, il semble qu'au parti socialiste, d'aucuns préfèrent perdre sans Ségolène Royal, plutôt que de gagner avec elle : je pense à ces Parisiens, les Anne Hidalgo et autres Lyne Cohen-Solal, qui auraient pourtant pu bénéficier du booster qu'est Ségolène Royal lors des municipales. Mais je suppose que ces dames estiment mieux de perdre une élection plutôt que d'avoir à être redevable de quoi que ce soit à Mme Royal !

Martine Aubry ? Laissez-moi rire ! La fifille à son pépère a-t-elle jamais été autre chose qu'une pistonnée ? Se faisant offrir un fauteuil gardé au chaud par Pierre Mauroy et allant jusqu'à offrir un siège de député à l'UMP (on voit bien qui d'Aubry ou de Royal est redoutée par la droite !), au moment même où Royal passait le témoin à la jeune Delphine Batho ? Qui peut sérieusement, sans être de mauvaise foi, comparer une Royal qui a toujours arraché des circonscriptions à l'adversaire (demandez donc à Jean-Pierre Raffarin et à ses amis charentais) et une Aubry juste bonne à se faire pistonner ?

Vous voulez d'autres faits indiscutables ?

Présidentielle 2007 : au deuxième tour, Royal totalise 52874 voix contre 41680 à Sarkozy. Municipales 2008 : au second tour, 52926 suffrages exprimés, ce qui veut dire que Ségolène Royal a obtenu à Lille (2007) presque autant de voix que le total des suffrages exprimés au second tour des municipales ! Concrètement, ça nous donne 52874 voix pour Royal et 35226 voix seulement pour la liste Aubry au second tour, ce qui n'a pas empêché quelques mauvais commentateurs de parler de triomphe de Martine Aubry ! Même topo à Paris, chez le pseudo-champion aux Vélibs : 508082 voix pour Royal au second tour, soit presque autant que le total de suffrages exprimés au second tour de la municipale à Paris : 517968. Les chiffres sont ceux du Ministère de l'Intérieur.

Pour le reste, que, dans un parti démocratique (on n'est pas chez Bongo, Mengistu, Sassou-Ngesso ni Mugabe !), la succession du premier secrétaire donne lieu à un affrontement loyal entre plusieurs candidats, et je ne vois pas ce que ça aurait à voir avec une prétendue guerre des chefs !

"Shame on you Barack Obama!" ("Honte à vous, B. O. !") avait hurlé Hillary Clinton à l'endroit de son concurrent démocrate. Personne n'a parlé de guerre des chefs à l'époque. Mieux : on parle de Clinton comme secrétaire d'Etat, ce qui ne serait pas une bonne idée, mais c'est un autre problème.

Voulez-vous que je vous dise ? Je me demande si ce ne serait pas une bonne chose, finalement, que Ségolène Royal laisse Martine Aubry au premier secrétariat... Histoire de voir la maçonne au pied du mur. Parce qu'il va y avoir des élections européennes, l'année prochaine. Et si elle n'est pas Premier secrétaire, Ségolène Royal restera travailler dans sa région, parce que, selon moi, son rendez-vous le plus important, ce sont les futures régionales. Qu'elle perde le Poitou-Charente et son avenir national est scellé.

Projetons-nous maintenant en 2009, lors de ces fameuses européennes, élections minées généralement par un fort taux d'abstention. Et imaginons Martine et ses éléphants à la manoeuvre, sans bénéficier, cette fois-ci, de l'aura de la Royal. Vous voulez que je vous dise ? Je crois que Mme Royal, si elle venait à être battue dans quelques heures par Aubry, pourrait voir, en 2009, l'horizon se dégager devant elle de manière spectaculaire et définitive : parce qu'en cas de plantage aux Européennes, Aubry et tous (= TOUS) les éléphants seraient définitivement blackboulés du paysage.

Finalement, ça risque d'être une très bonne chose que tous les éléphants se soient coalisés autour d'Aubry. Et, du coup, moi qui ne suis l'adorateur de personne, mais observe tranquillement les choses depuis quelque temps, en étant fichtrement "bluffé" par le talent (elle doit être une championne du jeu d'échecs, dites-moi !) de Ségolène Royal, face à la ringardise des autres, je me dis que, de toute manière, Royal sortira grande gagnante de tout ce tintamarre : soit elle est élue Premier Secrétaire en ce mois de novembre 2008, soit ses "vainqueurs" éventuels d'après-demain risquent de se discréditer complètement lorsqu'il faudra mobiliser les électeurs, et après les européennes, nous assisterions au retour triomphal de Royal, rappelée au premier plan par les militants.

In fine : il paraît que Royal voudrait transformer le PS en parti de supporters... A ce propos, quelqu'un pourrait-il me dire ce que signifient les vocables "jospinien", "strauss-khanien", "fabiusien" ? Du coup, il me vient une question : où étaient nos intégristes de la "Gôche toute", les Mélenchon, Emmanuelli, et maintenant Hamon, lorsque de petits chefs de gangs nommés Fabius, Jospin, Strauss-Kahn (il n'y a plus de rocardiens au numéro que vous avez demandé !) transformaient le parti en une fédération de clans, à l'instar de ce qui se fait à la maffia ?