J'aimerais revenir sur vos déclarations qui suivent, récemment publiées dans la presse, et relatives à François Bayrou (cf. lefigaro.fr).
Extrait :
Tout en réaffirmant son soutien à Nicolas Sarkozy dont elle préside le comité de soutien, l'ancienne ministre centriste de la Santé d'Édouard Balladur tire à boulets rouges sur le président de l’UDF.
"Tout ce qu’il a été capable de faire lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale (NDLR : 1993 à 1997), c’est de mettre un million de personnes dans la rue (NDLR : au moment de la remise en cause de la loi Falloux sur le financement de l’école privé)", a-t-elle martelé.
"Son projet ne repose sur aucune base".
Selon elle, l'ascension de François Bayrou dans les sondages est uniquement du à "un rejet de la politique". Et de mettre en garde les Français sur les effets de sa possible arrivée au pouvoir le 6 mai prochain "Personne ne semble voir les conséquences qu’un tel vote aurait sur la démocratie. Quand il n’y a plus de partis, on installe un système totalitaire", a-t-elle assuré.
Fin de citation.
Avouez, chère madame, que votre situation serait bien plus confortable en ce moment, "rapport aux électeurs de François Bayrou", si vous n'aviez pas émis ce verdict sans appel. J'avoue que j'ai, moi-même, fortement critiqué Monsieur Bayrou, mais uniquement pour des raisons purement conjoncturelles, comme vous pourrez le vérifier sur mon blog... Mais je ne suis pas, comme vous, un professionnel de la politique.
Mais je ne viens pas ici vous parler de François Bayrou, mais d'un extrait de votre déclaration : "Quand il n’y a plus de partis, on installe un système totalitaire."
Bien vu ! L'histoire contemporaine est riche d'exemples d'instauration de régimes totalitaires, et pas uniquement dans des pays tropicaux !
Vous passez, au yeux de pas mal de gens, pour une référence morale..., au point que les étudiants de certain Institut d'Etudes Politiques ont vu rouge, en apprenant que vous cautionniez un candidat à la présidence de la République, coupable d'avoir associé "immigration" et "identité nationale".
Permettez-moi de vous dire que, sur le moment, j'ai trouvé stupide la réaction de ces étudiants, parce qu'en définitive, vous avez marqué votre désaccord avec Nicolas Sarkozy, même si cela ressemblait à une espèce de service minimum ! Mais bon, l'intention était là !
Mercredi 11 avril 2007, 23h10, France 3 : je suis distraitement les spots de la campagne officielle à la télévision, lorsque j'entends une phrase, au tout début de l'intervention d'un candidat, phrase que je note aussitôt, et puis je me dis que j'ai probablement eu la berlue. Et c'est probablement la raison pour laquelle j'oublie cet épisode, et ce, d'autant plus que je n'ai pas suivi régulièrement la campagne, à la télévision.
Et puis, voilà que, le lundi 30 avril, pour le démarrage de la campagne pour le deuxième tour, le même candidat se présente, cette fois-ci dans un nouveau spot, qu'il débute avec la même phrase.
Cette phrase, la voici :
Bien entendu, le candidat en question, c'est Nicolas Sarkozy, dont vous présidez le comité de campagne.
J'arrive à l'essentiel : oseriez-vous dire à ces étudiants de Science-Po, que vous ne connaissez pas le sens de cette phrase ?
Mais peut-être ne connaissez-vous pas le sens de la phrase. Dans ces conditions, je vais vous la servir, dans sa version allemande, parce qu'en allemand, "le travail c'est la liberté !", se dit :
Voyons si l'image ci-dessous vous rafraîchit la mémoire ?!?!
Le slogan ornait le fronton des camps de concentration nazis, ici Auschwitz !
Il paraît que votre héros a réussi un parcours sans faute, lors du premier tour de l'élection présidentielle, en réussissant à ramener Jean-Marie Le Pen à 10 % des voix. Du reste, Monsieur Sarkozy a toujours clairement indiqué son intérêt pour l'électorat du Front national... Et quand, parfois, les élections se jouent à 50,5 contre 49,5, toutes les voix comptent, n'est-ce pas ?
Est-ce la raison pour laquelle votre candidat a opté pour la technique subliminale consistant à truffer ses discours d'allusions parfaitement "interprétables" par leur cible, à savoir l'électorat extrémiste !
Il y a là, un candidat, qui se permet de faire explicitement référence à un slogan nazi, et personne ne bouge.
Mais que personne n'ait entendu le message subliminal que Sarkozy adresse à la pourriture de ces petits nazillons - nazillons qu'on a vus à l'oeuvre au Parc des Princes, par exemple, lors de la chasse à l'homme contre un jeune supporter d'une équipe israélienne -, je suis prêt à l'admettre, sous toutes réserves.
Mais que vous, ancienne déportée d'Auschwitz, à en croire la légende, osiez vous taire, en faisant mine de n'avoir pas compris, voilà qui dépasse l'entendement !
Je connais l'argument qui anime votre champion : "Mais enfin, avec Simone Veil comme présidente de mon comité de campagne, vous n'imaginez tout de même pas que..." ; "Mais enfin, avec tant de gens de la communauté juive, qui me soutiennent, vous n'imaginez quand même pas que...".
L'alibi parfait ! Voilà ce que vous êtes devenue !
Finalement, ces jeunes de l'Institut d'Etudes Politiques avaient parfaitement compris la situation, qui seraient bien inspirés de débaptiser leur promotion ; en tout cas, je les y exhorte instamment !
Bayrou, c'est le pire, disiez-vous ?
Pauvre Simone Veil !
Lettre ouverte à Jacques Chirac
Via le réseau mondial
Et les agences de presse Le 5 mai 2007
Monsieur le Président,
Ce courrier ne s'adresse pas à l'homme de droite, fondateur du RPR et initiateur de l'UMP, mais uniquement au premier magistrat de France, garant de la bonne marche des institutions de
Il se trouve qu'un candidat à la présidence de
Le travail, c'est la liberté !
Des millions de téléspectateurs ont entendu cette phrase, en introduction de spots de campagne de Nicolas Sarkozy, slogan diffusé durant les deux phases de la campagne audiovisuelle.
La signification de cette phrase ne saurait avoir échappé à Monsieur Sarkozy, ni à ses directeurs de campagne, pas plus qu'elle ne saurait échapper à quelque individu un tant soit peu instruit de l'histoire récente de l'Europe, je ne parle même pas des rescapés, encore vivants, de monstruosités vieilles d'un peu plus d'un demi-siècle.
Traduit en allemand, "le travail, c'est la liberté !" se dit :
Arbeit macht frei !
C'est le slogan que les déportés européens ont aperçu en franchissant les portails des bagnes et camps de concentration nazis.
"Bagnes nazis" est une expression que j'ai découverte, récemment, sur une stèle érigée quelque part, en France, près d'une ligne de chemin de fer. Le texte exact figurant sur la stèle est le suivant :
ICI 48000 PATRIOTES
PARTIS DU CAMP DE ROYALLIEU, ONT ETE DEPORTES
VERS LES BAGNES
NAZIS :
AUSCHWITZ, MAUTHAUSEN
BERGEN-BELSEN NEUENGAMME
DACHAU ORANIENBURG
DORA RAVENSBRÜCK
FLOSSENBURG STRUTHOF
Et au fronton de la plupart de ces bagnes figurait, en très gros caractères, la fameuse devise :
ARBEIT MACHT FREI !
En introduisant certains de ses clips de campagne par cette devise nauséabonde, Nicolas Sarkozy s'est donc permis de recycler, à des fins électorales – la captation de l'électorat extrémiste de droite, y compris le plus puant, composé de ceux qui n'hésitent pas à faire le fameux salut hitlérien, dans les stades de football et ailleurs –, un slogan nazi, recourant là à une technique visiblement subliminale, consistant à masquer un message parfaitement ciblé, au milieu d'un ensemble apparemment anodin, le but étant de toucher, précisément, une cible dont on sait qu'elle sera particulièrement réceptive au message.
Parce qu'il n'y a pas l'ombre d'un doute que les nazillons de tous bords qui entendront cette phrase, dans une sorte de réflexe de Pavlov, ne pourront qu'être dans de bonnes dispositions à l'égard du démagogue de service. Le premier tour de la présidentielle nous a montré que la méthode avait été parfaitement efficace.
En ce qui me concerne, je n'imagine pas une seconde que le gaulliste que vous êtes puisse rester les bras croisés devant une telle imposture, qui plus est, en votre qualité de Premier magistrat de France.
Pas plus que je n'imagine une quelconque poignée de mains entre vous et cet individu, lors d'une éventuelle passation des pouvoirs sur le perron du palais de l'Elysée.
Je me permettrai tout de même de m'étonner qu'une telle monstruosité ait pu être proférée dans des média de masse, comme les chaînes de la télévision publique, sans que personne ne bouge : ni nos grands historiens, ni les associations de résistants, ni les anciens déportés, ni la communauté juive, ni la classe politique, ni même les candidats adversaires de Nicolas Sarkozy au cours de cette présidentielle, ni les héritiers de Charles de Gaulle, dont vous-même, ni les ténors de la grande ou petite presse…
Un peuple sous anesthésie !
Imaginons, une seconde, un politicien allemand, voire autrichien – nous l'appellerons Georg H. – déclarant, lors d'une campagne électorale :
Liebe Mitbürgerinnen und Mitbürger, Arbeit macht frei!
Mes chers concitoyennes et concitoyens, le travail, c'est la liberté !
Je suis sûr que, dans l'heure, le ban et l'arrière-ban de l'intelligentsia parisienne et européenne traverserait l'Europe en train, en avion, en autocar, pour s'en aller manifester dans les rues de la capitale du pays en question, et pour protester contre cette intolérable référence à Hitler !
Plus près de nous : l'excellent et très talentueux clown qu'est Dieudonné a été littéralement lynché en place publique et dans tous les médias français, à la suite d'un sketch (on était au théâtre, et par conséquent, dans une fiction !), dans lequel il jouait un personnage de nazillon juif, personnage parfaitement ressemblant, les colons israéliens installés en Palestine occupée et dans le Golan n'ayant jamais fait mystère de leurs sentiments racistes et extrémiste à l'égard de quiconque ne leur ressemble pas. Pour ce sketch notoirement antiraciste, voilà Dieudonné cloué au pilori et interdit d'accès aux médias publics par une petite maffia de "bien-pensants".
Cette même maffia de bien-pensants qui, Ô surprise, rase les murs depuis quelque temps, comme si elle n'avait pas entendu les monstruosités hitlérisantes de Monsieur Sarkozy !
Monsieur Sarkozy doit considérer, comme certains de ses "illustres" modèles, qu'il est au-dessus de tout et que le pays qu'il s'apprête – à en croire les sondages – à diriger n'est qu'une république bananière peuplée de veaux et de nouilles. Les sondages d'opinion ne viennent-ils pas conforter, régulièrement, chacune de ses outrances verbales ?
Ma conviction personnelle m'incline à penser que Nicolas Sarkozy ne sera jamais le président de
Les prochaines heures devraient, donc, nous permettre de vérifier si
Hypothèse 1
Un populiste de bas de gamme, démagogue de pacotille, accède au fauteuil de Charles de Gaulle, après avoir craché sur les tombes des victimes de la déportation vers la bagnes nazis. Et si cela devait se faire,
Parce que si moi, j'ai pu identifier la référence nazie dans le spot de campagne de Sarkozy, d'autres y arriveront aussi… Et si l'intelligentsia et la classe politico-médiatique française n'ont pas de mémoire, les Allemands, eux, savent parfaitement ce que le slogan "Arbeit macht frei" veut dire !
Hypothèse 2
Dans tout Etat de droit, un candidat à une élection, coupable de références explicites à l'idéologie d'Hitler, serait immédiatement disqualifié et interdit de politique pour un bon moment. Parce que, bien entendu, des recours seraient déposés, par les concurrents du démagogue, en vue de faire annuler l'élection.
Sarkozy invalidé, c'est Bayrou qui se retrouverait numéro deux… Mais, d'un autre côté, Le Pen serait parfaitement fondé à affirmer que, Sarkozy lui ayant piqué des voix, en cas d'invalidation de ce dernier, lui, Le Pen, aurait toutes chances de figurer au second tour. Mais, par ailleurs, étant donnée l'atmosphère délétère instaurée par ce candidat lors de la campagne, tous les autres "petits candidats" se mettraient immédiatement à espérer améliorer leur score, lors d'un nouveau scrutin…
Bref, dans n'importe quelle république autre que bananière, il y aurait disqualification de Nicolas Sarkozy et tenue de nouvelles élections, en repartant à zéro, la référence au slogan hitlérien s'étant produite dès le premier tour.
Voilà, en tout cas, ce qui risque de se passer, si
Mais ça, ce n'est pas mon problème, n'étant pas Président de
En vous souhaitant bonne réception, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération.
Cc.:
· Conseil Constitutionnel
Associated Press
Reuters
Agence France Presse
· Les douze personnalités ou formations représentées au premier tour de l'élection présidentielle :
Chasse-Pêche-Nature et Traditions
Front National
José Bové
Les Verts
Ligue Communiste Révolutionnaire
Lutte Ouvrière
Mouvement pour
Parti communiste
Parti des travailleurs
Parti socialiste
U.D.F.
U.M.P.
A suivre...